Directeurs financiers : ne vous contentez pas d’élaborer un plan pour les données ESG, optez pour l’effet volant

Les directeurs financiers sont de plus en plus confrontés à ce genre de situations : un investisseur pose des questions sur l’exposition de l’entreprise au risque climatique lors d’une téléconférence sur les résultats. Ou un membre du conseil d’administration, qui s’inquiète après avoir lu les actualités, demande à en savoir plus sur le positionnement de l’entreprise en matière de diversité et d’inclusion.
Les clients, les collaborateurs, les investisseurs et les régulateurs s’intéressent à vos indicateurs de performance environnementale, sociale et de gouvernance (ESG). Et le coût du capital, la fidélité des collaborateurs et celle des clients entrent en ligne de compte. De plus, la Securities and Exchange Commission (SEC) a manifesté à plusieurs reprises une attention accrue aux informations publiées sur le changement climatique, signalant un changement probable vers des déclarations plus normalisées pour les entreprises cotées.
Il incombait auparavant au directeur du développement durable (CSO) ou au directeur juridique de gérer les données sous-jacentes. Aujourd’hui, pas de doute : cette tâche passe aux mains du directeur financier. Compte tenu de l’intérêt croissant des parties prenantes et des actionnaires pour ces questions, un reporting ESG solide et rigoureux peut à la fois permettre à votre entreprise de se démarquer et renforcer le rôle du directeur financier.
Lorsque vous vous lancez dans un tel projet, vous pouvez avoir l’impression de vous embarquer dans une histoire sans fin. En effet, aujourd’hui, une grande partie des informations ESG pertinentes dans les entreprises sont consignées — lorsqu’elles le sont — via des processus manuels, souvent dans des documents et des feuilles de calcul épars et non structurés. Elles figurent la plupart du temps en dehors de tout environnement contrôlable, ce qui devrait faire réfléchir toute entreprise cotée en bourse.
Pourtant, à l’heure où les investisseurs en particulier demandent plus d’éclaircissements sur les questions ESG, et qu’un reporting réglementaire se profile, il est important que la qualité des données soit satisfaisante. Les données doivent également être automatisées et exploitables de sorte à ne pas submerger l’équipe de comptabilité, ni d’autres personnes au sein de l’entreprise, au détriment d’efforts supplémentaires.
Pour la plupart des entreprises, créer un système semblable à celui d’un volant d’inertie est la solution. Le mécanisme est simple : l’énergie dépensée pour mettre en rotation le volant génère elle-même de l’énergie, qui peut être stockée pour une utilisation ultérieure. Une fois mise en mouvement, l’énergie emmagasinée peut à son tour s’enrichir d’elle-même. Ce concept a été repris par Jim Collins dans son œuvre incontournable de la littérature sur le monde des affaires, Good to Great (De la performance à l’excellence). Il définit « l’effet volant », dans le contexte des affaires, comme le moment magnifique où tous les efforts déployés pour être efficace et créer un mouvement vers l’avant génèrent une impulsion qui fait avancer toute l’entreprise.
Le même principe peut s’appliquer pour le travail de création de votre écosystème ESG. Certes, cela vous demandera du travail, mais vous pourrez rapidement enclencher une dynamique grâce à une stratégie, une mise en œuvre et un reporting alimentés par les technologies d’automatisation. Vos efforts pourront alors être récompensés, car le reporting et le retour d’information stimulent les investissements et le développement des activités.
Mais par où commencer ?
Voici trois étapes à suivre :
1) Définir des normes et des indicateurs
Commencez par une évaluation de l’importance ESG. La plupart des entreprises devraient commencer par appliquer les normes établies par le Sustainability Accounting Standards Board (SASB) pour leur secteur d’activité, ainsi que les conseils de l’Équipe spéciale des informations financières ayant trait au climat (TCFD). Vous pouvez dès lors adapter ces directives à votre entreprise. C’est à la direction de juger ce qui constitue des informations importantes pour une prise de décision éclairée. Au-delà de ce qui est pertinent sur le plan financier, identifiez les questions en rapport avec votre organisation qui sont importantes pour vos parties prenantes — investisseurs, collaborateurs et conseil d’administration, entre autres.
Une fois que vous aurez déterminé ces points, élaborez le processus de collecte des informations requises, en notant où se trouvent chacune d’elles, et commencez à réfléchir à la manière dont vous pourrez les faire migrer vers un nouveau système.
Au fur et à mesure que vous échangerez à ce sujet, avancez avec votre objectif en tête. Un jour ou l’autre, à mesure que ces données seront publiées et accessibles aux investisseurs, vous rapporterez leurs commentaires à ces mêmes parties prenantes. Vous pourriez être amené(e) à revenir vers le responsable des RH pour traiter une question posée par un investisseur à propos de vos efforts en matière de diversité, par exemple. Peut-être encore devrez-vous fournir des détails sur vos excellentes performances relatives au climat à votre responsable de la communication et à votre Directeur général. PwC remarque que les dirigeants saisissent ces occasions pour jeter les bases d’un partenariat solide.
2) Créer les politiques, processus et contrôles appropriés
Une fois que vous aurez déterminé ce qui doit être publié, la mise en place d’une structure de contrôle solide fera toute la différence. Votre entreprise utilise peut-être déjà des logiciels de fournisseurs, comme votre plateforme de conformité SOX. Choisir le même fournisseur pour le cadre ESG peut vous permettre d’optimiser le contrôle, avec la possibilité de saisir vos données dans un système vérifiable qui fonctionne avec vos informations financières.
Voici un exemple de ce type de solutions : le SASB et PwC se sont associés pour établir un cadre de gestion des données qui englobe 77 normes sectorielles du SASB. Ce projet a permis de créer une taxonomie permettant de baliser, capturer et gérer de manière centralisée les données non structurées et les informations publiées. Les termes relatifs au cadre ESG peuvent être rendus lisibles par machine, stockés, analysés et publiés.
Cette taxonomie a été testée sur la plateforme Workiva. Workiva est reconnu comme le leader du marché du reporting SEC et dispose de puissantes capacités d’organisation du travail pour la conformité SOX également. L’alliance de PwC avec Workiva apporte une solution technologique pour les processus, contrôles et publications ESG, qui intègre les capacités d’activation de cadre, de gestion des données et de reporting de Workiva. Elle donne la possibilité à l’entreprise d’utiliser plusieurs cadres — ou de créer le sien — et de faire correspondre les données et les résultats nécessaires pour raconter son histoire.
Ce travail initial visant à créer la base de l’automatisation est essentiel ; le temps nécessaire à la collecte manuelle, à l’analyse et à la prévention des erreurs sera probablement un frein. L’objectif est d’étiqueter les données de vos composants ESG de manière à pouvoir ajuster votre analyse et vos rapports ultérieurement, car les normes évolueront certainement au fil du temps.
Travaillez de concert avec les parties prenantes à la construction de ce système. Il est préférable de collaborer pour vous assurer de disposer de données de qualité lorsque vous instaurez des politiques et des contrôles.
3) Établir le régime de reporting
Les plateformes de reporting basées sur le cloud, telles que Workiva, peuvent exploiter des informations à partir des systèmes de données sous-jacents et, lorsqu’elles sont utilisées en tenant compte de l’objectif, peuvent réduire le temps nécessaire à la création des différents rapports requis. Vous devrez tenir compte de l’endroit où ces données apparaissent. Dans un rapport de durabilité de l’entreprise ou de RSE ? Ont-elles été publiées sur le site Internet de l’entreprise ? Sont-elles incluses dans vos rapports financiers ? Ou soumises aux agences de notation ? La mise en place d’une structure solide de reporting ESG peut permettre à votre organisation de se démarquer auprès de toutes vos parties prenantes.
C’est dans ce type de cas qu’une méthode centralisée et normalisée de reporting ESG peut augmenter l’efficacité de la fonction financière. Le directeur financier peut commencer à conseiller l’entreprise dans son ensemble sur la manière dont son comportement ESG est perçu par les investisseurs. La plateforme Workiva, par exemple, permet de diffuser sur le marché des informations précises et fondées sur les données. Cela est un atout dans l’analyse de plus en plus essentielle des performances ESG qui amène les investisseurs à investir ou à se désengager. De solides performances ESG peuvent permettre d’attirer et de fidéliser les clients et les collaborateurs en soutenant le recrutement et la réputation sur le marché. Le fait de ne rien laisser au hasard et de vous améliorer en permanence peut vous permettre de vous distinguer dans la presse et accroître la reconnaissance de la marque.
Si l’idée d’élaborer un système pour chaque élément du cadre ESG vous décourage, il est également possible d’élaborer la stratégie, la mise en œuvre et le mécanisme de reporting pour un seul aspect du cadre ESG. Il peut être judicieux de commencer par une question qui semble plus urgente, par exemple, le risque climatique. Suivez le processus de définition de normes pour les mesures et les rapports, de création de processus et de contrôles appropriés, et d’établissement de rapports. Vous pourrez ensuite revenir en arrière et faire de même pour les questions importantes dans d’autres domaines ESG.
Une fois que l’« effet volant » se sera installé, vous serez en bonne posture pour analyser, conseiller et informer toutes les parties prenantes pour le bien de tous — et pour contribuer au résultat net.